Merci à nos artistes archéologues

Zénab Bassalah, Gilone Brun, Laure Catalan, Sigolène de Chassy, Muriel Delamotte, Émilie Delanne, Shehrazad Derme, Amélie Lauret, Lucie Mazières, Federica Mugnai, Bernard Müller, Cécile Saint Paul, Thibault Sinay et Clothilde Valette.

Grâce à vous l’archive s’est réveillée. Votre créativité a transformé la mémoire en matière vivante.

Démontage et au revoir

Nous arrivons à la fin de notre aventure archéologique pragoise. Le démontage a commencé sous la pluie et sous la tente. Nous remercions toutes les personnes qui nous ont fait confiance: Sophie Jump, notre curatrice et Marketa Fantova, directrice artistique de la PQ19; et celles qui nous ont aidé dans la logistique et la communication de ce projet: Élodie Dauguet du théâtre Nanterre-Amandiers et Dorothée Burillon d’Artcena!!!

Merci aussi à tous les volontaires venus des quatre coins de la planète. Vous avez été super!

Derniers déterrements

Pour cette dernière journée pragoise, nous avons invité Cécile Saint Paul et Bernard Müller à rejoindre notre chantier archéologique. La surprise fut totale !

Dans sa performance archéologique, Cécile est devenue Electra retrouvée dans une maquette / archive de Yannis Kokkos exposée à Prague en 1987. Le petit personnage à l’échelle 1/33 serait resté enfouie dans le sable depuis lors, survivant à l’incendie de 1991 qui mit fin au bâtiment où eurent lieu les premières éditions de la quadriennale de Prague depuis 1967.

Détail de la maquette de Yannis Kokkos, exposée à la quadriennale de Prague en 1987. On y voit la silhouette d’Electra.

Quelques heures plus tard, Bernard Müller est arrivé d’Allemagne pour devenir l’archéologue du dernier jour de fouille.

Bernard Müller se prépare à déterrer un indice
L’anthropologue commence la fouille, il ne sait pas la nature de l’objet à trouver
Aidé du public, le corps apparaît progressivement
Finalement, Bernard Müller aide Electra à se relever qui nous raconte son histoire, après 32 ans de silence

La neuvième école sème ses mousses

Semez des mousses et vous récolterez des rêves

Aujourd’hui nous avons accueilli Lucie Mazières , Clothilde Valette et Shehrazad Derme de la neuvième école. Elles sont arrivées avec leur caddie de supermarché en semant des mousses roses sur leur passage. Les passants pourront suivre les indices parsemés.

Devenir archéologue

Dans le grand bac à sable, les scénographes devenues archéologues trouvent les pièces à conviction de la présence française à Prague.

Lucie déterre une coquille d’oeuf et une plume appartenant au costume créé par Jacques Noël pour Jarry exposé à Prague en 71. À partir de cela, elle crée un habit pour notre arbre. Le tout est dédié à la fertilité de la terre.

Rendre hommage à la terre…
…et habiller un arbre par Lucie

Clothilde rassemble une araignée vivante, une abeille morte, un diamant et des fleurs. Ces indices lui inspirent une installation créé à partir des costumes de l’artiste franco-japonaise Hideki Seo exposés en 2015.

Indice vivant: une araignée enfouie sous le sable
Installation de Clothilde

En tamisant le sable, Sherazad retrouve les restes d’une robe bleue et d’une robe rose. Les fils des deux robes se sont emmêlées autour d’un bouton pression et d’un crochet. Au fond du bac, une grande robe noire reste enterrée. Cimetière de sable et tombe improvisée à un personnage inconnu.

Shehrazad au tamis
la tombe du personnage inconnu
Les artistes dans l’atelier de reconstruction / création.

Chronologie des rendez-vous manqués

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Télégramme de Jerzy Grotowski

En 1967, Jerzy Grotowsky ne peut pas se rendre à la Quadriennale de Prague. Il envoie un télégramme d’excuse rédigé en français. 40 ans plus tard, les échanges par mail se multiplient. Et lorsqu’il est question de la présence française, nous pouvons suivre les discussions entre la directrice artistique de la quadriennale Sodja Lotker et les scénographes français Marcel Freydefont, Raymond Sarti, Gilone Brun et Luc Boucris.

Échanges e-mail

Après avoir retrouvé dans le sable des petites racines fragiles et délicates, notre artiste du jour, Laure Catalan, décide de reconstituer à même le sable ces rendez-vous manqués. L’oasis asséchée est entourée de chaises vides qui se font face sans pouvoir échanger.

Laure Catalan, notre artiste archéologue du jour
L’oasis asséché aux chaises vides

Visites du jour

Cette nuit, les astres se sont alignés. Bravo à Philippe Quesne pour son prix. France is back in the game!!!

Lendemain de fête chez les taupes

Aujourd’hui nous avons reçu l’archéologue Katarina Culakova pour une interview sous la tente.

Katarina Culakova partage ses impressions sur ce chantier de fouilles archéologiques dédié à la création.

1967 à 2019

Suite aux résultats de fouilles de la veille, le laboratoire d’analyses a bel et bien identifié des traces de vin de bordeaux sur les tessons de verre. En ce jour de grande remise des prix à la Quadriennale, Gilone Brun choisit dans les archives la lettre du ministère de la culture confirmant la participation française à la PQ19.

Lettre de confirmation de la participation française à la Quadriennale 2019

L’installation de Gilone Brun est une ode à la présence française à Prague entre 1967 et 2019. Le rituel du vin et de la fête est ici mis en valeur par un dispositif longitudinal qui traverse la palissade. Laissons maintenant les astres s’aligner pour la remise des prix du soir…

détail du processus de fabrication
Détail de l’installation. En 2011 la France ne participe pas à la Quadriennale.
Installation terminée et appel à l’alignement des astres

Pièces à conviction d’une eucharistie française

Dans sa performance archéologique, Gilone Brun retrouve des tessons de verre avec des traces brunâtres et des morceaux d’assiettes en papier. Tout porte à croire que les résidus observés regorgent d’indices d’une présence française. Un laboratoire d’analyses locale pourra nous confirmer cette hypothèse dans la soirée.

Gilone Brun déterre les traces probables d’un banquet

Une méditation avec Agnès Martin

Afin de détecter les ondes du chantier de fouille, Sigolène de Chassy a commencé par fabriquer son pendule divinatoire: une bague suspendue à un de ses cheveux. Les oscillations lui ont ainsi permis de trouver un tabouret de méditation à l’échelle 1/33.

pendule divinatoire

Cette trouvaille déclenche une méditation sur le métier de scénographe et son statut de collaboration. Toujours avec et/ou pour d’autres.

Tabouret de méditation à l’échelle 1/33

Dans le dossier des archives de 2015, la missive de José Carlos Serroni vient nourrir cette réflexion : « la scénographie est morte à la Quadriennale de Prague 2015, mais elle survivra sur la scène mondiale lors de prochaines éditions. »  

Les indices réunis donnent naissance à une installation sensible et puissante ou des rubans tendus et ancrés au sol dessinent un parcours parsemé des mots de l’artiste peintre Agnès Martin.

Ancrages au sol
Installation en cours de réalisation
Ancrage mobile

Carroyages et déterrements

La matinée a débuté par l’installation du carroyage avec Sigolène de Chassy. Thibault Sinay nous a ensuite rejoint pour reconstituer, à sa manière, le pavillon de Bruxelles. Zénab Bassalah a exhumé des pièces de métal brûlé et a retrouvé dans les archives une image lui permettant de reconstituer un personnage en feu. Emilie Delanne, Amélie Lauret et Federica Mugnai sont parties de l’ensemble de leurs pièces à conviction pour construire un mobile en hommage à toutes les années où la France était absente de la Quadriennale. La matinée s’est terminée en beauté avec les élèves de l’ ENSA qui ont déterré un spécimen dont la provenance reste à élucider!!!

Sigolène de Chassy au carroyage
Thibault Sinay et les tesselles provenant du pavillon de Bruxelles
Le pavillon de Bruxelles
Installation du mobile par Emilie Delanne, Amélie Lauret et Federica Mugnai.
Déterrement surprise
Fleurs brodées sur coton blanc